Définition

L’ostéopathie est une thérapie manuelle visant à rétablir l’équilibre du corps : l’homéostasie. Elle nécessite patience, douceur et savoir-faire. Par une palpation minutieuse, l’ostéopathe repère les zones corporelles manquant de mobilité et les réajuste dans le respect du fonctionnement du corps afin de relancer ses mécanismes d’autorégulation et d’autoguérison. Elle s’adresse à toutes les espèces et tous les âges. L’ostéopathe cherche la cause des symptômes, il s’intéresse au corps dans sa globalité et à ses relations avec l’esprit, l’âme et l’environnement pour en trouver l’origine.

Principes

L’unité de l’être. L’être est une unité dynamique, composée d’un corps, d’une âme et d’un esprit unifiés en un tout. L’ostéopathe tient compte de l’individu dans sa globalité. Une atteinte d’une partie du corps se répercute sur l’harmonie du corps entier.

Le corps possède ses propres mécanismes d’autorégulation et d’autoguérison. Le corps tend naturellement vers la santé, il est donc en possession de mécanismes d’autorégulation et d’autoguérison qui œuvrent sans cesse pour la conservation de la santé et le retour à l’équilibre.

Le rôle de l’ostéopathe consiste à trouver les éléments qui entravent ces mécanismes, les réajuster et laisser la sagesse du corps faire le reste. Les mains de l’ostéopathe sont un point d’appui permettant une réactivation des ressources propres au corps.

La structure et la fonction sont en interdépendance. Chaque partie composant le corps a une forme, une structure précise lui permettant d’accomplir son rôle, sa fonction. Une structure qui se voit modifiée dans sa mobilité ou sa texture ne peut plus effectuer correctement sa fonction. L’ostéopathe, avec ses mains, identifie les structures modifiées et les libère afin qu’elles puissent à nouveau remplir normalement leur fonction.

Cependant, la sollicitation accrue d’une fonction modifie également la structure comme, par exemple, la pratique d’un sport qui entraîne un développement musculaire plus important.

La loi de cause à effet. Les symptômes sont les conséquences d’une dysfonction ou d’une pathologie qui attirent l’attention mais, ils n’en sont pas la cause. Cependant, il n’y a pas d’effets sans cause, c’est pourquoi l’ostéopathe la cherche ainsi que son point d’entrée dans le corps.

L’importance de la circulation des flux corporels. La vie des cellules du corps et donc les organes et tissus qu’elles composent dépend de leur nutrition et communication. Celles-ci sont assurées par l’intégrité des systèmes de conduction et la bonne circulation du sang et de la lymphe. Le système circulatoire s’adapte en permanence aux facteurs internes et externes (position du corps, altitude, température, etc.).

L’importance du système locomoteur :

  • Par sa fonction : en assurant le mouvement, il permet l’expression de la vie.
  • Par son étendue en superficie : sa moindre restriction peut impacter le fonctionnement du corps entier.

Limites

Le traitement ostéopathique utilise les forces vitales du corps, mobilise les ressources inhérentes de l’individu. C’est pourquoi il existe des variations dans la durée des séances et des contreindications à la pratique de l’ostéopathie.

La durée d’une séance peut varier : elle dépend de l’animal, de sa coopération, de ses ressources et de son âge. Chez un sujet très jeune, très âgé, polypathologique, en fin de vie ou très peureux /très sensible, la séance peut être écourtée ; le but étant d’établir une relation de confiance et d’aider son corps à mobiliser ses mécanismes d’autorégulation et d’autoguérison.

L’ostéopathie a ses limites, qu’il est important de connaitre. Voici une liste non exhaustive des contre-indications à la pratique de l’ostéopathie :

  • Les urgences vétérinaires : fractures, plaies ouvertes, détresses cardio-respiratoires, coliques et torsions d’estomac, suspicions de maladies virales ou systémiques, etc. 
  • Les pathologies chroniques en phase aigüe
  • Les pathologies infectieuses
  • L’altération de l’état général, la présence de jetage purulent, de fièvre, etc. 
  • La prise de certains médicaments : antibiotiques, anti-inflammatoires, etc.

En cas de doute sur l’état de santé de votre animal, l’ostéopathe vous réoriente vers votre vétérinaire traitant.

La collaboration entre les différents professionnels de la santé animale (vétérinaire, maréchal-ferrant ou pareur, nutritionniste, dentiste, ostéopathe, etc.) permet de mettre en commun leur savoir et leur discipline pour assurer les bons soins et le suivi de vos animaux.

Comment se déroule une séance?

Anamnèse et commémoratif

La séance commence par des questions et une discussion concernant l’animal : ses habitudes de vie, son environnement, ses symptômes, ses antécédents médicaux, les traitements déjà effectués, etc.

Ces informations, parfois anodines pour vous, sont importantes pour l’ostéopathe. Elles lui permettent d’identifier d’éventuelles causes aux symptômes et contre-indications à la séance, d’attirer son attention sur certaines parties du corps et d’établir des liens avec les troubles qu’il trouvera.

Palpation

Elle permet à l’ostéopathe de mettre en évidence des variations de chaleurs, de textures, de densités et de sensibilités tissulaires : une zone plus froide qui serait moins bien irriguée, une zone plus chaude qui serait plus mobilisée, un poil plus rêche qui traduirait un trouble organique, un muscle plus contracté qui serait plus sollicité, etc.

Observation statique et dynamique

L’observation permet de repérer des asymétries musculaires, des cicatrices, l’état corporel général, etc. La posture que prend l’animal et la façon dont il se déplace renseignent sur les compensations et les stratégies mises en place par le corps pour continuer à fonctionner de la façon la plus optimale possible, en minimisant les pertes de mobilité, les douleurs et les gênes.

Tests

L’ostéopathe mobilise de façon passive l’ensemble du corps de l’animal afin de déterminer les articulations qui manquent de mobilité et posent problèmes. Ils lui permettent d’émettre des dysfonctions qui sont liées entre elles par des structures anatomiques : les muscles, les ligaments, les nerfs, les veines et les artères, etc.

​Diagnostic et traitement ostéopathique

L’établissement du diagnostic ostéopathique repose sur les informations récoltées, la réflexion, les connaissances scientifiques et l’expérience. Il permet de confirmer la possibilité de traiter ou non. S’il s’agit d’un cas d’exclusion, que l’ostéopathe suspecte une pathologie sur laquelle il ne peut agir, il vous renvoie vers votre vétérinaire. Dans le cas contraire, il met en lien toutes les informations obtenues et identifie la potentielle structure corporelle à l’origine du problème, qui peut se trouver à distance de celle au niveau de laquelle sont apparus les symptômes.

Ensuite, il corrige les dysfonctions par la technique la plus appropriée à l’animal et son état de santé.

Avertissements/conseils et rééducation

Ils permettent de vous rassurer sur les éventuels effets secondaires de la séance et d’assurer l’efficacité du traitement dans le temps.

Lors du traitement ostéopathique, la sollicitation des muscles, des articulations, des organes, etc. peut entrainer des effets secondaires bénins durant 2 à 3 jours. Ils diffèrent selon la structure traitée : des raideurs, des irrégularités, des modifications des selles, des urines, etc. Pour éviter de vous inquiéter, l’ostéopathe vous avertit de ces éventuels effets secondaires.

Après une séance d’ostéopathie, il est conseillé d’accorder un temps de repos à votre animal, d’une durée variable selon celui-ci et la séance, nécessaire à la remise en route du corps et de ses mécanismes d’autorégulation et autoguérison. D’autres conseils et la mise en place d’exercices peuvent être nécessaires. Ils seront propres à chaque animal, à son état de santé et à sa situation.

Préparation à la séance

  • Eviter que votre animal n’ait une activité physique importante 2 heures avant la séance​ : elles peuvent biaiser les chaleurs, la raideur ou la souplesse des muscles ainsi que leur texture.
  • Prévoir le lieu d’intervention, lorsque c’est possible, afin d’être au calme et en sécurité durant la séance (éviter les sols glissants, les espaces exigus, les congénères curieux, les conflits, les mouvements de groupe, l’isolation si l’animal est plus stressé seul qu’avec un congénère en visuel, etc.)
  • Avertir votre ostéopathe si votre animal prend un traitement pouvant masquer ses réactions (diminution de la douleur, tranquillisant, etc.).
  • Prévenir des prochaines échéances sportives prévues dans les jours ou semaines qui suivent la séance car le traitement ostéopathique nécessite un temps de repos.